Les sépultures médiévales dans la cathédrale de Paris
Jean-Vincent Jourd’heuil
Docteur en histoire médiévale (LEM-CERCOR)
Eudes de Sully est le premier évêque de Paris à reposer dans sa cathédrale, en 1208. Notre-Dame s’était déjà ouverte à au moins deux personnes depuis peu, l’archidiacre de Paris Philippe de France en 1161, fils de Louis VI, et la reine Isabelle de Hainaut en 1190. L’inhumation dans cette cathédrale est alors un privilège insigne et récent. Entre 1208 et 1532, dix-sept des vingt-cinq évêques morts en charge, l’évêque élu Gérard Gobaille compris, reposent dans leur cathédrale. Tous sont au chœur et au sanctuaire, davantage du côté du maître-autel que des stalles, sauf un seul, dans la chapelle axiale qu’il a construite. Les sépultures épiscopales doivent aussi s’articuler avec celles des chanoines qui sont les véritables maîtres de la cathédrale. En 1420, les exécuteurs testamentaires d’un secrétaire du duc de Bourgogne voulaient que ce dernier soit enterré à Notre-Dame. Le chapitre répondit que l’honneur de reposer dans la nef revenait aux chanoines de Paris et que le chœur était réservé aux évêques, cardinaux, personnes de sang royal et princières.
J.-V. Jourd’heuil, « Les sépultures épiscopales parisiennes du XIIe siècle à la Renaissance : de Saint-Victor à Notre-Dame », dans C. Giraud dir., Notre-Dame de Paris 1163-2013, actes du colloque scientifique tenu au Collège des Bernardins à Paris, du 12 au 15 décembre 2012, Turnhout, Brepols, 2013, p. 145-193.